samedi 1 juin 2013

LE PERE

  RÉALISTE ET POIGNANT

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VIEILLIR

Florian ZELLER a écrit cette pièce pour Robert HIRSCH. Il y est André, veuf, vieil homme rugueux qui perd la mémoire sans vraiment s'en rendre compte et que sa fille Anne (Isabelle GELINAS) protège du mieux qu'elle peut, soutenue par son mari Pierre (Patrick CATALIFO). 
Un texte superbement écrit, une mise en scène soignée, une interprétation brillante. A 87 ans Robert HIRSCH donne une grande leçon de jeu. A l'exception de la scène finale que je trouve un peu trop théâtrale, l'ensemble est d'une justesse et d'un réalisme  extraordinaire.

GRANDIOSE ET BOULEVERSANT

La relation entre Isabelle Gelinas et Robert Hirsch sur la scene du Theatre HebertotLa pièce n'est pas sur la maladie d'Alzheimer, mais sur la difficulté d'accepter de vieillir, d'accepter de voir son père devenir son enfant, sur le refus de la perte de l'indépendance, sur la culpabilité de l'enfant qui doit choisir entre son bien être et celui de son parent, choisir entre son bonheur égoïste ou le sacrifice à celui à qui l'on doit la vie. Tout comme "Le roi se meurt " de Ionesco c'est de la fin de vie qu'il est question ici. HIRSCH est aussi magistral que BOUQUET.

Certes cette pièce ne pouvait avoir en moi que des résonances vives et précises, comme pour tous ceux qui ont connu ou connaissent un proche touché par la maladie d'Alzheimer. Mais cette écho n'est est plus vif que par la remarquable et réaliste interprétation de Robert HIRSCH, entouré d'une Isabelle GELINAS touchante dans le rôle de sa fille et du reste de la troupe que l'on sent très proche et tellement bienveillante à l'attention du père, de l'homme. 

UN ENSEMBLE REMARQUABLE

La construction peut dérouter ou déconcerter, mais elle présente une vraie logique  qui en fait au bout du compte un spectacle d'une grande clarté. En faisant perdre au spectateur la volonté de tout comprendre et de tout saisir Florian ZELLER le fait entrer dans l'esprit de cet homme qui lutte contre les effets de l'âge et de la maladie.

L'utilisation de l'espace scénique est très symbolique, de même que les jeux de lumière. Chaque changement de décor introduit un changement subtil, reflet de ce qui se passe dans cette esprit chahuté par la maladie, par ces êtres qui sentent et voient les choses leur échapper sans que rien ne puisse s'y opposer. Une grande justesse et qualité également dans le choix des tenues et de la distribution.


Ajoutons la rigueur de l'écriture : pas d'explication de texte, pas d'analyse, juste la vie, avec sa complexité, ses questionnement, ses doutes, ses avancées et ses reculs, ses joies et ses peines. Certes il y a de l'humour dans le texte de ZELLER et le jeu de HIRSCH qui montre avec équilibre et sans jamais aucun ridicule, la complexité de son personnage, ses contradictions, sa dureté face à sa fille qui tente de le protéger, son désir de plaire face à cette jeune aide soignante qui lui rappelle sa fille, son cynisme ou sa méchanceté. Il y a surtout une forte intensité dramatique, résultante de tous ces éléments qui concourent à former ensemble un grand moment d'émotion sans jamais sombrer dans le pathos

En bref : à ne manque sous aucun prétexte. Vite ça se termine le 15 juin  REPRISE EXCEPTIONNELLE 50 REPRESENTATIONS

REPRISE DU 1 OCTOBRE AU 2 FÉVRIER 2014 - THÉÂTRE HEBERTOR


C'EST OU ? C'EST QUAND ?

Théâtre HEBERTOT
78 bis boulevard des Batignolles - Paris
Du 31/10/2013 au 19/01/2014
Prolongation jusqu'au 2 février 2014

Du mardi au samedi à 21h - matinée le dimanche à 17h30


Versailles
Théâtre Montansier
du 1712/2013 au 20/12/2013

Vu le 31 mai 2013 Théatre Hébertot
Mise à jour du 29/12/2013

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